mercredi 21 octobre 2009

La "tyrannie du Bien" du développement durable

Franck Boutté livre sa "vision d'une métropole durable". Son intervention est instructive car elle nous met en garde contre les dangers que peut entraîner l'application extrême de certains principes du développement durable.

Si l'ambition environnementale a peu à peu glissé du bâtiment vers la ville, l'écoquartier n'est "pas encore de la ville" car encore pensé comme "une série de bâtiments performants", et pas comme un morceau de ville. Prenant en référence BedZed, exemple de la "ville générée par un principe héliotropique poussé à l'extrême", il pense qu'en généralisant un tel principe on fabrique "une ville qu'on va détruire" car c'est une ville "qu'on n'aime pas", où toutes les rues et tous les bâtiments se ressemblent puisque l'application d'un même principe conduit peu ou prou à la même forme.

Il propose de travailler sur des thèmes de "durabilité intégrée" :
- connectivité ("il vaudrait mieux faire un bâtiment RT 2OO5 à la croisée de trois lignes de transports en commun plutôt qu'un bâtiment énergie zéro sans aucune infrastructure de transport") ;
- densité ("mais là où on est connectés") ;
- porosité ("contre-point de la densité") ;
- efficacité associée à la qualité ;
- mixité.

Il prône une anticipation des quatre freins de la recherche à la performance (coûts de construction, faisabilité technique, financement, usage) afin d'éviter que celle-ci "ne fabrique des objets et des villes qu'on ne désire plus".

L'entrevue complète est disponible ici.

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